"Je me sens stressé"
– une phrase que l'on entend très souvent au quotidien. Si la sensation de stress est perçue de manière négative par la plupart, beaucoup considèrent toutefois cet état comme normal.
Le stress est avant tout et au sens premier du terme une réaction très saine de votre corps. Il augmente les performances physiques et mentales et nous protège du danger.
Le stress nous permet de mieux relever les défis et gérer les situations critiques et nous aide avancer. En particulier dans le sport ou dans d'autres situations compliquées, par exemple au travail, une réaction de stress rapide est essentielle pour répondre de manière optimale aux défis.
Mais le stress peut aussi être dangereux pour nous et nous rendre malades. Découvrez ici quand le stress peut rendre malade et comment faire pour rester en bonne santé.
La réaction de stress est un mécanisme très ancien et à évolution rapide qui a assuré notre survie physique à l'époque préhistorique et qui est aujourd'hui encore actif en nous, dans le tronc cérébral. Lors d'une situation de stress, des processus complexes sont activés dans notre système global en quelques millisecondes et mis en alerte pour combattre, fuir ou rester immobile. Ces réactions sont non seulement contrôlées par le système nerveux végétatif, mais aussi par des hormones telles que l'adrénaline, la noradrénaline, le cortisol, etc. Cela entraîne des changements de type réflexe dans notre corps, qui s'accompagnent d'une augmentation du pouls, de la pression sanguine, du rythme respiratoire et du tonus musculaire, d'une mobilisation des réserves d'énergie et d'une réduction de la sensibilité à la douleur. Autrefois, tout cela servait à combattre le mammouth, à fuir l'ennemi ou à ne pas bouger.
Il s'agit à court terme d'une stratégie très intelligente mais également consommatrice d'énergie, qui assure dans le meilleur des cas la survie grâce à notre réactivité accrue (readiness).
Cela ne pose pas de problème pour l'homme dans des périodes courtes et limitées dans le temps, lorsqu'une récupération s'ensuit.
L'objectif est de rééquilibrer l'ensemble de notre système, c'est-à-dire de trouver la bonne mesure entre stress et récupération. Cela vaut à la fois pour notre esprit et notre corps, car ils s'influencent mutuellement.
Le principe est le même que pour le sport de haut niveau : "Celui qui s'entraîne beaucoup doit aussi beaucoup se régénérer !" Le stress est autorisé, mais la récupération essentielle après. L'amélioration des performances sportives est obtenue par une stimulation optimale ciblée, qui entraîne des processus d'adaptation pendant la phase de récupération et mène à un effet de supercompensation. Cela signifie que notre niveau de performance est ensuite supérieur. Si nous négligeons la régénération, notre niveau de performance n'augmente pas et, dans le pire des cas, il peut même s'effondrer. C'est pourquoi notre corps s'efforce de suivre un cycle de stress et repos.
Notre système nerveux végétatif est ainsi construit : il se compose de deux grandes parties, le sympathique et le parasympathique, ou système nerveux sympathique et système nerveux parasympathique.
Le sympathique prépare nos systèmes à des réactions d'urgence de stress (combat-fuite) en cas de stimuli supraliminaires et active de multiples processus en vue d'améliorer les performances.
Le parasympathique est de manière générale responsable de notre récupération et de notre bien-être et active des processus de régénération. Une saine régulation du stress, c'est-à-dire un bon équilibre entre le sympathique et le parasympathique, nous permet de rester en bonne santé.
Le mode de survie "stress" a un prix, lorsqu'il dure longtemps et qu'il n'est pas ou peu suivi par une régénération : le système immunitaire est freiné, la digestion et les processus de régénération et réparation s'arrêtent et on ne pense plus à se reposer et à dormir.
Des processus de pensée stratégiques complexes et une action planifiée, associés à certaines structures cérébrales (cortex préfrontal), n'existent quasiment plus. Nous ne réagissons plus que par réflexe. Certaines capacités, telles que la réflexion, la concentration, l'attention, la prise de décision, la créativité, la communication, l'empathie, etc., s'en trouvent alors réduites. Ces capacités sont pourtant essentielles dans le monde (du travail) d'aujourd'hui.
Si nous ne luttons plus pour notre survie, les mécanismes évolutifs fonctionnent toutefois selon nos expériences, nos compétences et notre vécu.Un stress intense et durable limite tôt ou tard nos performances mentales et physiques dans la plupart des cas.
Le stress permanent (mode survie) entraîne des processus d'adaptation dysfonctionnels et des changements structurels dans notre corps et notre cerveau, qui nous nuisent à moyen et long terme. Dans le pire des cas apparaissent des symptômes, tels que des douleurs et des troubles de l'humeur, ou une maladie manifeste, comme un burn out, de l'hypertension artérielle, etc. Nos systèmes nous obligent à leur manière à envisager une pause ou un changement.
Le stress se manifeste à plusieurs niveaux chez nous les humains, car nous sommes un système bio-psycho-social. Notre corps, notre esprit et notre environnement, qu'il soit professionnel ou privé, sont en interaction permanente et s'influencent mutuellement de manière positive ou négative.
Les facteurs de stress peuvent être divisés en facteurs de stress internes et externes et déclencher une réaction d'adaptation chez la personne stressée. L'organisme interprète les stimuli qui agissent sur lui et les considère comme un défi ou une menace, c'est-à-dire de manière positive ou négative. Voici des exemples de facteurs de stress.
Plus les facteurs de stress internes et extérieurs sont importants, plus nous risquons de tomber malades au fil du temps. Si le stress se prolonge sur une longue période et que nous connaissons un stress permanent, notre organisme réagit. Notre système veut nous protéger car notre manque d'énergie est trop important et il en résulte un "réflexe de simulacre de mort", initié via une partie spéciale du parasympathique. Il s'agit de protéger nos ressources restantes et d'empêcher que cela continue.
L'objectif de base pour échapper au piège du stress consiste en gros à "faire baisser l'adréaline". Lorsque vous avez été exposé à un stimulus, que ce soit dans le sport ou au travail, vous devez veiller à récupérer.
Pour cela vous devez privilégier: